Voila la suite et fin de l'évennement.

Extrait du Figaro :

SOLEIL, Lune, Terre. Les trois acteurs feront leur entrée sur scène ce matin pour nous offrir la première éclipse de Soleil visible en France depuis celle de 1999. A partir de 9h45 environ, la Lune commencera à grignoter petit à petit l'astre du jour jusqu'à en présenter, vers 11h, un croissant qui sera d'autant plus petit et spectaculaire qu'on se trouvera au sud-ouest de l'Hexagone. A Lille, 56% du Soleil sera recouvert, à Paris, 61% et à Bayonne, 80%. Car, contrairement à l'éclipse totale d'il y a six ans, celle de ce matin n'est que partielle.

Le ballet des trois corps rappellera toute la ponctualité de l'horlogerie céleste. A l'aide de lunettes spéciales pour éclipse, il sera alors facile de suivre pendant plus de deux heures et demie le mouvement du disque noir – la Lune – en train de manger le disque jaune – le Soleil.
Et le spectacle devrait être encore plus beau de l'autre côté des Pyrénées. Au nord du Portugal et sur une ligne reliant Vigo à Valence en passant par Madrid en Espagne, la Lune ne laissera apparaître au maximum qu'un mince anneau de lumière représentant 2% de la surface solaire. L'éclipse est dite annulaire, et sera visible pendant 4 mn 30s sur une bande large de seulement 160 km, là où se projette l'ombre de la Lune. Là encore, le port des lunettes est indispensable. D'ailleurs, à moins d'être au courant de l'événement, la baisse de luminosité ne sera pas suffisante pour se rendre compte d'un quelconque changement, contrairement à la «nuit en plein jour» des éclipses totales. L'éclipse annulaire se poursuivra ensuite encore plus vers l'ouest, traversant l'Algérie, la Tunisie, la Libye, le Tchad, le Soudan, l'Éthiopie, le Kenya et la Somalie.

Unique dans le système solaire

Chaque année se produisent au moins deux éclipses de Soleil. Précisément quand la Lune passe entre la Terre et le Soleil. Il n'y a pourtant pas une éclipse à chaque nouvelle Lune. Pourquoi? C'est que le plan d'orbite de la Lune autour de la Terre est incliné d'environ 5° par rapport à celui de la Terre autour du Soleil. Il faut donc que les trois corps soient alignés et aussi que les deux plans orbitaux se coupent. Rentre ensuite en jeu la distance à laquelle se trouve la Lune par rapport à nous lorsqu'elle éclipse le Soleil. Si la Lune se trouve proche de la Terre, son diamètre nous apparaît suffisamment grand pour cacher entièrement le Soleil. C'est une éclipse totale. «C'est unique dans le système solaire, note Patrick Rocher, de l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides à Paris. La Lune est à la fois 400 fois plus petite que le Soleil et 400 fois plus proche, ce qui rend le phénomène possible.» Si, toutefois, la Lune est plus loin de la Terre, l'éclipse est partielle ou annulaire, comme celle d'aujourd'hui.

Aujourd'hui, la prédiction des éclipses ne pose plus aucun problème aux astronomes. «D'un point de vue purement scientifique, elles ne nous apportent quasiment plus rien», confie Patrick Rocher. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Par le passé, les éclipses ont fait l'histoire de l'astronomie. Avec elles, les scientifiques se rendirent compte de la rotondité de la Lune et parvinrent à mesurer la distance Terre-Lune. C'est au XVIIIe siècle qu'apparaissent les premières cartes des éclipses.

Auparavant, on ne savait pas situer l'endroit exact sur Terre où se projette l'ombre de la Lune. Au XIXe, on comprend que la couronne qui entoure la Lune au moment d'une éclipse totale est l'atmosphère du Soleil. Enfin, en 1919, puis en 1922, lors de deux éclipses totales, les physiciens ont tenté de vérifier la théorie de la relativité générale d'Einstein en mesurant un écart dans la position de la lumière d'étoiles proches du Soleil.

En remontant par le calcul aux éclipses historiques, les astronomes se sont rendu compte d'une chose étonnante: la Terre tourne sur elle-même de moins en moins vite. Le phénomène est imprévisible. Aussi, les scientifiques ne peuvent-ils pas annoncer trop à l'avance le lieu d'une éclipse, «même dans un délai de cinquante ans», précise Jean-Eudes Arlot, de l'IMCCE. Pas de doute à avoir en tout cas pour la prochaine éclipse totale de Soleil, elle aura bien lieu le 29 mars 2006 du Brésil à la Mongolie, en passant par le nord de l'Afrique et la Turquie.

L'éclipse solaire fût visualisée depuis le Lycée Jean Dupuy à Tarbes, grace à un téléscope.
Les prises de vues ont été réalisées grace à un appareil numérique.

Merci à Goeffrey pour son travail ;)